HtmlToText
warung kopi recherche menu principal aller au contenu à propos rechercher : actualité , australie , birmanie/myanmar , droits de l'homme , etats-unis d'amérique , humanitaire , indonésie , jakarta , migrations , minorité persécutée , sumatra les réfugiés oubliés de jakarta 19 juin 2018 warungkopi laisser un commentaire un réfugié afghan et son fils campant sur le trottoir à proximité du centre de rétention de kalideres, à jakarta (kompas/andreas lukas altobeli). ils sont afghans , somaliens , irakiens ou soudanais . ils ont fui la guerre au darfour, les persécutions contre les hazaras, les exactions des shabaab ou de daech pour rejoindre l’australie et y demander l’asile. mais ils n’y sont jamais parvenus. qu’ils aient été interceptés par les gardes-côtes indonésiens, refoulés par la marine australienne ou qu’ils n’aient tout simplement jamais eu l’occasion de prendre le moindre bateau, ils sont désormais échoués en indonésie. et a priori, pour longtemps encore. fin décembre 2016, le haut commissariat aux réfugiés (hcr) a dénombré 14 405 réfugiés et demandeurs d’asile en indonésie, dont près de la moitié sont originaires d’afghanistan, 10 % de somalie et un peu moins de 7 %, respectivement, de birmanie et d’irak. leur présence n’est pas nouvelle, on pouvait croiser, au début des années 2000, des irakiens ou des afghans dans la région montagneuse de puncak, au sud de jakarta, hébergés là après avoir été arrêtés lors de leur tentative pour rejoindre l’australie proprement dite ou l’île christmas. une famille de réfugiés soudanais campant devant le centre de rétention de kalideres, à jakarta (kompas/andreas lukas altobeli). cependant, depuis fin 2013 et le lancement de l’opération sovereign borders par le gouvernement abbott, l’indonésie, de simple pays de transit, est devenue le point de chute de ces migrants, dont les effectifs ont alors fortement augmenté. suivant de quelques mois la réactivation de la solution du pacifique, consistant à envoyer les demandeurs d’asile vers des centres de rétention à nauru et en papouasie-nouvelle-guinée, le nouveau dispositif visait à refouler vers les eaux territoriales indonésiennes les bateaux chargés de migrants. depuis lors, aucun navire, semble-t-il, n’a passé ce barrage. jakarta a fort peu goûté cette initiative, d’autant que les autorités avaient dans le courant de l’année 2013 multiplié les interceptions de candidats à la traversée aussi bien à java qu’à bali , sulawesi ou rote . du point de vue indonésien, non content de se défausser des conséquences de sa politique extérieure, à savoir ses interventions militaires en irak et en afghanistan, canberra viole la souveraineté du pays en pénétrant dans ses eaux territoriales pour y renvoyer les migrants capturés . à cela s’ajoutent des soupçons d’expulsions déguisées et même une affaire de corruption . pour éviter les mauvaises rencontres la nuit, un groupe de somaliennes dort à proximité d’une mosquée dans le quartier de kalideres, à jakarta (aaron bunch/aap). mais dans ce contexte de crise diplomatique, dans lequel s’inscrit également l’exécution de deux citoyens australiens en avril 2015, la coopération internationale n’a pas cessé pour autant. en vertu de conventions signées en 2000 et 2007 , les quelques 6 500 demandeurs d’asile sont sous la responsabilité financière exclusive de l’organisation internationale pour les migrations (oim), dont les activités en indonésie sont financées par l’australie. le hcr, de son côté, examine la situation des migrants, octroie le statut de réfugiés et supervise leur relocalisation vers des pays tiers. or, depuis le 15 mars dernier , l’oim, devant faire face à des coupes budgétaires, a décidé de limiter ses aides à 9 000 demandeurs d’asile et réfugiés , laissant de ce fait près de 5 000 personnes à la charge exclusive des autorités indonésiennes. une situation inextricable pour le gouvernement dans la mesure où les centres de rétention à jakarta comme dans tout l’archipel sont déjà surpeuplés, les alternatives peu développées et qu’avant cela, un tiers des migrants devaient déjà se débrouiller pour se loger par leurs propres moyens. le centre de rétention de kalideres, à jakarta, est victime, comme tous les autres centres de rétention indonésiens, d’une surpopulation chronique (jakarta globe/yudha baskoro). rien d’étonnant donc à ce que depuis plusieurs mois, des migrants plantent leurs tentes sur les trottoirs de jakarta à proximité du siège du hcr pour tenter de hâter leur relocalisation. en revanche, il apparaît plus surprenant qu’ils se soient aussi installés aux portes du centre de rétention de kalideres . en dépit de politiques très différentes d’un centre à l’ autre , ces structures sont en effet avant tout des lieux de détention où la protection des mineurs n’est pas garantie et où des violences ont déjà eu lieu. mais du fait de leur précarité, des centaines de migrants tentent d’y être internés . cette précarité résulte en grande partie de leur situation juridique. bien qu’ayant abrité le camp de réfugiés de galang de 1979 à 1996, l’indonésie n’est pas signataire de la convention de genève sur les réfugiés. ceux-ci n’y bénéficient donc pas d’un statut protecteur et n’y ont pas le droit de travailler . un décret présidentiel de 2016 a permis une première avancée en reconnaissant leur situation, mais de nombreuses voix s’élèvent désormais sinon pour une ratification de la convention de genève , au moins pour une loi régissant le séjour des réfugiés . n’ayant aucun statut, les enfants de réfugiés n’ont pas accès à la moindre éducation. des associations caritatives proposent cependant des cours pour éviter la déscolarisation (tatan syuflana). en effet, bien qu’apparaissant dans une enquête d’amnesty de 2016 comme parmi les plus hostiles aux réfugiés, l’opinion indonésienne a évolué au cours des dernières années. alors qu’en 2009, les premiers réfugiés rohingyas débarquant en indonésie ne mobilisaient pas les foules, les vagues d’arrivées suivantes ont suscité de grands élans de solidarité. à tel point que le vice-président jusuf kalla s’est même déclaré garant de leur accueil en indonésie . les tergiversations de mai 2015, au plus fort des traversées de la mer d’andaman, semblent bien lointaines. cette évolution est toutefois plus remarquable encore dans les médias, sur la forme comme sur le fond. les termes de « réfugié » et de « demandeur d’asile » se sont par exemple généralisés dans la presse alors qu’auparavant il n’était question que d’« immigrés clandestins ». en outre, la couverture médiatique est passée des problématiques de sécurité à celles de société. la misère des réfugiés campant dans les rues de jakarta a ainsi abondamment traitée ces derniers mois, de même que leurs parcours individuels. la procédure de relocalisation vers un pays tiers (l’australie le plus souvent) prend plusieurs années. des réfugiés manifestent à makassar pour être transférés plus rapidement (andi batara al isra). le fait que la quasi-totalité des réfugiés ne souhaite pas se fixer en indonésie explique peut-être aussi cette relative empathie. mais les procédures de relocalisation sont longues et les pays d’accueil de plus en plus rares. l’australie, qui a reçu la moitié des réfugiés transférés par le hcr depuis 2003, n’accepte désormais plus que ceux enregistrés avant 2014 . depuis l’avènement de donald trump, le nombre de réfugiés envoyés vers les états-unis est quant à lui en chute libre, de même pour l’europe. en toute logique, les migrants n’ont donc pas fini de dormir sur les trottoirs de jakarta… actualité , femmes , forces armées/police , indonésie , islamisme , java , prison , sumatra , terrorisme le djihad en monospace 31 mai 2018 warungkopi laisser un commentaire le 13 mai dernier, l’église catholique santa maria tak bercela, à surabaya, était la première des trois églises de la ville à subir une attaque terroriste. cinq personnes y perdirent la vie. les deux auteurs de cet attentat étaient respectivement âgés de 18 et 16